Le tunnel ferroviaire du Fréjus a 150 ans

Le 17 septembre 1871, le tunnel ferroviaire du Fréjus s’ouvrait au trafic, entre Bardonecchia et Modane. Vendredi, la cité frontalière italienne a marqué l’anniversaire des 150 ans, ensaluant aussi la mémoire des 48 mineurs tués au cours des 14 années de travaux, menées intégralement depuis le versant italien.
Cela fait moins longtemps que les deux villes sont jumelées (41 ans), mais le maire de Modane Jean-Claude Raffin a assisté à la conférence donnée pour l’occasion.
Le sujet est inépuisable. L’apport des personnes originaires de Biella, une histoire dans l’histoire, a été rappelé par Danilo Craveia, archiviste. Edoardo Tripodi, délégué de la Fédération européenne de modélisme ferroviaire, a profité de l’initiative européenne faisant de 2021 l’année européenne du rail pour évoquer le siècle et demi d’exploitation du tunnel. Mauro Minola, lui, est historien et originaire de Giaveno, cité jumelle de Saint-Jean-de-Maurienne, il a rappelé l’idée qui fut celle de Giuseppe Francesco Medail et d’Ignazio Porro: percer les Alpes par le chemin le plus court, pour l’époque. Les questions militaires n’étaient pas absentes, elles ont été développées par Pier Giorgio Corino, directeur du fortet du musée de Bramafam.
Particulièrement célébré côté italien, l’anniversaire est marqué par un timbre spécial, adossé à une exposition philatélique.
Durant le week-end, les conférenciers du vendredi et l’historien Walter Re ont accompagné une promenade sur le contexte historique, politique, social et économique qui a présidé aucreusement du tunnel. Elle a commencé devant a la maison natale de Medail, commissaire aux douanes à Susa et entrepreneur, qui a eu l’idée du tunnel. Elle s’est terminée devant l’entrée monumentale de l’ouvrage, et a permis d’évoquer les trois ingénieurs (Germain Sommeiller, Sebastiano Grandis et Severino Grattoni) qui ont conçu le projet définitif.
Trois rues de Bardonecchia portent leurs noms. Le premier a aussi donné le sien à un sommet, à 3.333 mètres d’altitude, et à un glacier aujourd’hui presque disparu.

Luisa Maletto
da Dauphiné Libéré del 21 settembre 2021